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Article dans Vie des Arts


Par : Jean De Julio-Paquin 05 mars, 2015

Regroupant neuf artistes de l’arrondissement du Sud-Ouest, la Maison de la culture Marie-Uguay consacre sa rentrée 2015 à la peinture. Dans cette exposition de groupe, cohabitent, d’une part, des démarches figuratives qui s’inscrivent dans la poursuite des grandes traditions picturales depuis la Renaissance, certaines de nature symbolique, où le récit est prédominant, et d’autre part, des œuvres abstraites qui maintiennent une recherche sur la peinture en tant que sujet, marquées notamment par la gestualité.

Malgré leur approche différente, un fil conducteur réunit l’ensemble des propositions de l'exposition, à savoir l’intérêt des peintres à traiter et à représenter la nature sous différentes formes, qu’elles soient non figuratives, réalistes ou de caractère métaphorique. Dans le cas des recherches liées à l’abstraction, celles de Françoise Issaly investissent une vision organique du monde par des lignes en forme de rhizomes et des taches simulant une nature végétale. Récusant également le réalisme, les œuvres de Michael Smith représentent des univers minéralisés fortement texturés où les plages de couleurs et les éléments graphiques accentuent les effets de distance dans le tableau même. Le regardeur se trouve devant un espace construit, que l’on peut désigner par le terme topologique. Du côté de la figuration, les œuvres de Gisèle Normandin portent sur la fragilité de l’existence et interrogent la condition humaine. Des personnages en silhouette gravitent dans un environnement sidéral, certains précipités dans l’apesanteur. La menace, la fuite comme la solidarité impriment le comportement des êtres dans un monde en bouleversement. Quant à David Hall, ses œuvres s’inspirent d’un emplacement connu qu’il modifie pour en créer un autre complètement inédit. Les scènes deviennent dépouillées, stériles, comme si la nature exprimait une tourmente intérieure. Les approches des artistes réunis à cette manifestation illustrent le fait que, malgré sa mort programmée, la peinture défie le temps, transcende les remises en question et constitue une activité artistique toujours féconde. Cette longévité s’explique bien sûr par le rattachement de la peinture à une longue filiation historique que perpétue l’âge contemporain, mais surtout par le fait que ce médium possède encore un pouvoir de représentation, une capacité à exprimer une vision du monde. Voilà ce que montre cette exposition. Reflets VI Danielle Bouchard, Bernard Gamoy, David Hall, Françoise Issaly, Anne Massicotte Michael Merrill, Gisèle Normandin, Lorraine Simms, Michael Smith Jusqu’au 12 avril 2015 Maison de la culture Marie-Uguay 6052, boulevard Monk Montréal Tél : 514 872-2044 www.accesculture.com

Françoise Issaly

Plis 7 formes XIV, 2014 Acrylique sur toile 90 x 90 cm


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